Jete jure. Paroles, paroles, paroles, paroles, paroles encore et encore des paroles que tu sĂšmes au vent. VoilĂ  mon destin te parler, te parler comme la premiĂšre fois. Encore des mots toujours des mots. les mĂȘmes mots. Comme j'aimerais que tu me comprennes. Rien que des mots. Que tu m'Ă©coutes au moins une fois.

On peut vivre sans richessePresque sans le souDes seigneurs et des princessesY'en a plus beaucoupMais vivre sans tendresse On ne le pourrait pasNon, non, non, nonOn ne le pourrait pasOn peut vivre sans la gloireQui ne prouve rienÊtre inconnu dans l'histoireEt s'en trouver bienMais vivre sans tendresseIl n'en est pas questionNon, non, non, nonIl n'en est pas questionQuelle douce faiblesseQuel joli sentimentCe besoin de tendresseQui nous vient en naissantVraiment, vraiment, vraimentLe travail est nĂ©cessaireMais s'il faut resterDes semaines sans rien faireEh bien, on s'y faitMais vivre sans tendresseLe temps vous paraĂźt longNon, non, non, nonLe temps vous parait longDans le feu de la jeunesseNaissent les plaisirsEt l'amour fait des prouessesPour nous Ă©blouirOui mais sans la tendresseL'amour ne serait rienNon, non, non, nonL'amour ne serait rienQuand la vie impitoyableVous tombe dessusOn n'est plus qu'un pauvre diableBroyĂ© et déçuAlors sans la tendresseD'un cƓur qui nous soutientNon, non, non, nonOn n'irait pas plus loinUn enfant vous embrasseParce qu'on le rend heureuxTous nos chagrins s'effacentOn a les larmes aux yeuxMon Dieu, mon Dieu, mon DieuDans votre immense sagesseImmense ferveurFaites donc pleuvoir sans cesseAu fond de nos cƓursDes torrents de tendressePour que rĂšgne l'amourRĂšgne l'amourJusqu'Ă  la fin des jours Parolesde Et L'on N'y Peut Rien Comme un fil entre l'autre et l'un Invisible, il pose ses liens Dans les mĂ©andres des inconscients Il se promĂšne impunĂ©ment Et tout un peu tremble Et le reste s'Ă©teint Juste dans nos ventres Un n ud, une faim Il fait roi l'esclave Et peut damner les saints L'honnĂȘte ou le sage Et l'on n'y peut rien Et l'on rĂ©siste on bĂątit des murs Des
Bienvenue dans le 52e article de la sĂ©rie hebdomadaire de Kpopmap explorant l’incroyable dualitĂ© des idoles, acteurs, mannequins et plus encore de la K-Pop ! Chaque semaine, nous braquons les projecteurs sur un artiste qui incarne l’essence mĂȘme de la dualitĂ© et qui a maĂźtrisĂ© le talent d’exploiter son talent aux multiples facettes pour crĂ©er l’art le plus brillant et le plus polyvalent que nous ayons jamais vu. Aussi simple qu’ils donnent l’impression que leur travail est fait, il existe un univers de talents qui amĂšne leur travail acharnĂ© Ă  fructifier, et nous devons montrer notre apprĂ©ciation lĂ  oĂč c’est dĂ». Vous pouvez trouver tous nos articles”Bias Duality”en un seul endroit en cliquant ici ! L’article”Bias Duality”de cette semaine est dĂ©diĂ© Ă  une idole qui a Ă©tĂ© aimĂ©e gĂ©nĂ©ration aprĂšs gĂ©nĂ©ration dans la K-Pop, le trĂ©sor du talent, des visuels, des charmes et plus encore Lee MinHyuk de BTOB, Ă©galement connu sous son nom de scĂšne HUTA. Avec 69% du total des votes exprimĂ©s par les lecteurs de Kpopmap lors du sondage de notre prĂ©cĂ©dent article”Bias Duality”, MinHyuk a Ă©tĂ© choisi par une Ă©crasante majoritĂ© de fans pour apparaĂźtre dans cette sĂ©rie ! Pour participer au choix de l’artiste qui figurera dans notre prochain article”Bias Duality”, vous pouvez voter pour votre idole/acteur prĂ©fĂ©rĂ© ci-dessous ! Si vous souhaitez voir un idole/acteur diffĂ©rent un qui n’est pas mentionnĂ© dans le sondage prĂ©sentĂ© dans la sĂ©rie, veuillez laisser son nom dans la section des commentaires, et nous l’ajouterons Ă  la liste des votes la prochaine fois ! Passons maintenant Ă  notre parti pris ! Un lac calme et une montagne puissante HUTA de BTOB Parcourez le monde et les sept mers, et vous ne trouverez toujours pas un homme comme Lee MinHyuk. Chanteur, acteur, auteur-compositeur, producteur, compositeur, comĂ©dien, philanthrope, athlĂšte, animateur d’émissions de radio et icĂŽne de la mode, tout en un, HUTA de BTOB est facilement l’une des idoles K-Pop les plus accomplies, polyvalentes et talentueuses de l’industrie. aujourd’hui. En plus d’ĂȘtre rappeur, danseur et chanteur de BTOB, il participe Ă©galement aux processus complexes de crĂ©ation d’albums, tels que l’écriture des paroles, la production, etc. Plus important encore, lorsqu’il compose de la musique pour BTOB, il imprĂšgne son travail d’un tel sens et d’un tel sentiment que les auditeurs ne peuvent s’empĂȘcher d’en tomber amoureux. En tant que membre de BTOB, il a un sens aigu de la musicalitĂ© qui reflĂšte l’identitĂ© du groupe et exprime sa vision du monde et son expĂ©rience collective. En mĂȘme temps, en tant que soliste, HUTA laisse libre cours Ă  son esthĂ©tique sonore personnelle, explorant les recoins les plus profonds de sa crĂ©ativitĂ© pour concevoir quelque chose de vraiment et unique Ă  lui. En fait, cette distinction est si bien construite et soigneusement construite que ces entitĂ©s artistiques deviennent mutuellement inclusives plutĂŽt que d’ĂȘtre aux antipodes, permettant une connexion encore plus authentique avec les fans. Parlant de”HUTA”, qui est le nom de scĂšne de MinHyuk depuis qu’il est un musicien underground, il a rĂ©vĂ©lĂ© qu’il avait choisi ce nom parce qu’il signifiait”se balancer dans un espace vide”, ce qui implique qu’il donnera tout pour son l’art de combler le vide de bonheur. Inutile de dire que HUTA
Etpeut damner les saints L'honnĂȘte ou le sage Et l'on n'y peut rien Et l'on rĂ©siste on bĂątit des murs Des bonheurs, photos bien rangĂ©es Terroriste, il fend les armures En un instant tout est balayĂ© Tu rampes et tu guettes Et tu mendies des mots Tu lis ses poĂštes Aimes ses tableaux Et tu cherches Ă  la croiser T'as quinze ans soudain Tout

Baby Blues AMSTRAM Baby Blues Je suis heureux BĂąton Vanille Madam'oiselle Petite MĂ©lodie Papillons de Nuit Le Parfait Le Croquis Amstram Questions bĂȘtes La Reine de la Provoc Le Club des Gens Ă©gaux On se prenait dans les Bras J’ai couchĂ© des phrases sur le bord de mon lit En attendant de trouver mieux, au beau milieu de la nuit. J’ai rĂȘvĂ© d’inspirations aussi fruitĂ©es que les gorgĂ©es Du vin doux de saison que mon sang avait diluĂ©. Dans les veines de mon nĂ©ant qui braconne mes idĂ©es, Naissantes, timides, froussardes, absentes. Celles qui se sont vidĂ©es en trombes, comme tombent les torrents de pluie Sur le sol dessĂ©chĂ© que reflĂštent mes pupilles. Je calcine mes heures sombres dans un bidon d’essence, Le smog s’impose, tousse, titube puis danse. Quand les flammes dessinent des ombres sur les catelles en faĂŻence, Je m’endors ventre Ă  terre et pour sauver les apparences. Dans mes songes sous somnifĂšre, je pĂȘche des mots dans un typhon; J’écris des poĂšmes Ă  la chaĂźne comme si c’était ma profession; Je crache du ver par tous les pores, je transpire en Alexandrins. Mais quand je reprends mes esprits, tout s’évapore et puis plus rien. J’ai la phobie de la page blanche, et des lignes dans mes cahiers. Alors pour noyer le poisson, j’dessine des ronds dans des carrĂ©s. Et dans les marges je tire des traits qui se finissent en pointillĂ©s, Qui se prolongent sur la table, contre les murs, sur le plancher. J’gribouille des fresques Ă  grande Ă©chelle avec une langue imaginaire. J’y cherche un mirage, une vision en les regardant Ă  l’envers. J’ai fumĂ© les verbes du Bescherelle, et les noms propres du dictionnaire. J’ai arrachĂ© toutes mes plumes pour aller les vendre aux enchĂšres. J’ai dĂ©vorĂ© MC Solaar, Barbara et Aznavour, En dansant nue sur du Mozart, j’ai vomi leur chansons d’amour. Sous l’oeil narquois du correcteur qui comptait mes fautes de grammaire, J’ai dĂ©posĂ© mon stylo bille pour empoigner un revolver. Et j’ai tirĂ© des balles Ă  blanc dans mon crĂąne qui grouille de vide. Les textes tout comme les sentiments mĂšnent parfois Ă  l’homicide, IntolĂ©rant, inexpliquĂ©, inexplicable, involontaire. C’est en assommant les syntaxes que l’on tue un vocabulaire. Par hasard, dans un miroir, j’ai trĂ©buchĂ© sur mon sourire. Avec son allure de taulard il m’a fait piger qu’y avait pire Que de se languir Ă  crever d’un truc qui allait revenir. Si la parole est un royaume, le silence lui est un empire. Alors j’ai fermĂ© mon bec, sur le bord de mon nid En regardant le matin naĂźtre au beau milieu de la nuit. J’ai rĂȘvĂ© d’inspirations aussi lĂ©gĂšres que les moineaux Qui se laissent porter par le vent, sans se faire coiffer au poteau. J’ai attendu que les jours passent et passent les semaines, Le moral est revenu Ă  la vitesse de la gangrĂšne. J’ai dĂ©terrĂ© Baudelaire et j’ai recollĂ© les morceaux De son spleen en paillettes et de mon coeur en lambeaux. De mes traits sont nĂ©es des lettres et de mes lettres de nouveaux mots. Quand je n’ai plus de papier, j’encoche des arbres, recto verso. J’ai enterrĂ© mon encrier comme une graine dans un potager Et je sens pousser ma folie en voyant fleurir mes idĂ©es. © 2019 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen Le bonheur, animal sauvage, On le course, on le cherche, on le flic, on le pourchasse, On le domestique, on l’idĂ©alise, On se l’approprie et puis on le dĂ©guise. Pour l’avoir en laisse, comme un chien de compagnie Que l’on caresse, avec les yeux qui pĂ©tillent. Assis aux pieds, tributaire de nos humeurs, Comme une bĂ©quille de diamant qui reflĂšte les couleurs. Le bonheur, c’est une drogue lĂ©gale. Mais c’est comme les cerises; si t’en bouffe trop, ben ça fait mal. Ça s’infiltre dans les veines comme un oeil dans une spirale. Et puis ça crame le coeur car trop de bonheur est lĂ©tal. Le bonheur, c’est pas un jeu de hasard. Ça te tombe pas sur la gueule comme une victoire au Poker, Ça s’attrape comme une grippe, ça s’oublie comme un cauchemar, C’est une bataille qui oppose le soleil au brouillard Le bonheur lui, il est toujours Ă  l’heure. Et s’il arrive en retard c’est qu’on l’attendait ailleurs, A la fausse place ou bien le mauvais jour, Qu’il Ă©tait sur une terrasse quand on le cherchait dans la cour. Le bonheur c’est un train Ă  grande vitesse qui passe Dans une gare temporaire que la routine efface. Y’a pas de billet, pas de contrĂŽleur et pas de premiĂšre classe. Et c’est pas toi qui bouge, c’est le dĂ©cor qui se dĂ©place. Le bonheur se tisse comme une toile d’araignĂ©e Et il se brode sur une devise avec des perles de rosĂ©e, Se porte en bracelet, en bague ou en collier, S’offre en bouquet, en blagues ou en baisers. Le bonheur, c’est l’enfant roi aussi fragile que le verre. Quand on le repousse d’un doigt, il se fissure et puis il meurt. Il s’éteint sur un trottoir Ă  la lueur des lampadaires, Aussi faible que la lumiĂšre d’une luciole seule dans le dĂ©sert. Le bonheur rend jaloux, rend malade et rend fou. On se l’arrache comme une mĂ©daille qu’on attache autour de son cou. On s’en prive sans rĂ©flĂ©chir pour l’économiser, Puis on le cache pour surtout, ne jamais s’le faire piquer. On le vend au marchĂ© noir, au prix du kilo d’or. Et personne ne rĂ©alise que quand y’en a plus eh ben y’en a encore. Quand y’en a plus eh ben y’en a encore. Quand y’en a plus eh ben
 y’en a encore. © 2018 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen Tourne tourne le disque dans ma tĂȘte, Si le vacarme avait une mĂ©lodie, ce serait celle-ci. Parlent parlent mes pensĂ©es muettes Qui s’évadent par nos bouches comme une fumĂ©e de cigarette. Dansent dansent sans un bruit, Jambes en coton, bĂąton vanille. Marche marche dans le bois, Dans la prairie, bĂąton chocolat. Allez grave grave grave mon nom Sur l’écorce Ă©corchĂ©e d’un arbre ou d’un buisson. Presse presse comme en Ă©crivant le tien, Au feutre permanent sous le plus gauche de mes deux seins. Touche touche du bout des doigts, La mousse mousse aussi douce que la soie. Passe passe ta main dans mon courage Aussi volage que ton parfum dans mes draps. J’aimerais que tu ne me lĂąches pas d’une nuit, Que tes semelles emboĂźtent le pas de mon ombre, Que tu tires aussi vite que tombe la pluie, Que tu restes figĂ© lĂ  Ă  me regarder fondre. J’aimerais que tes mouvements portent mes cavales, Que ta bouche lentement dĂ©vore mon Ă©piderme, Qu’on enferme le temps dans un boĂźtier en mĂ©tal Et que chaque jour se transforme en contrat Ă  long terme. Dormons dormons dans les champs de tournesols Quand le jour se change en nuit, que les abeilles deviennent lucioles. RĂȘvons rĂȘvons rĂȘvons Ă©veillĂ©s, Car c’est avec les yeux fermĂ©s que trĂ©passe la rĂ©alitĂ©. Ne bouge plus, regarde moi Me mettre Ă  nu, me mettre Ă  plat. BĂȘte sauvage, teint porcelaine, J’ai un peu froid, pelage de reine. Gronde gronde le souffle du tonnerre, Plonge ton regard dans l’oeil du cyclone, Frappent frappent frappent les Ă©clairs Qui ricochent sur les cimes de la couche d’ozone. Flotte flotte dans la riviĂšre, La dĂ©pouille de ton coeur de pierre. Coulent coulent mes chimĂšres EnfermĂ©es dans une bouteille jetĂ©e Ă  la mer REFRAIN Tu es l’annĂ©e sans les saisons, Le piano sans le clavier, Tu es le toit sans la maison, Tu es l’échec sans le damier. Tu es l’avion sans le pilote, La balle sans pistolet, La portĂ©e sans les notes, Tu es le vƓu sans le souhait. Tu es la veine sans le sang, Le sourire sans les dents, Les poumons sans oxygĂšne, Tu es le taulard sans les chaĂźnes. Tu es le cafĂ© sans la tasse, Le pĂ©digrĂ©e sans la race, Tu es l’album sans les photos, Tu es le cri sans l’écho. Tu es la tulipe sans pĂ©tale, Le grenier sans poussiĂšre, Tu es le Sud sans les cigales, Tu es le repas sans dessert. Tu es La Fontaine sans la fable, L’écrivain sans la plume, Le crime sans le coupable, Tu es la musique sans volume. Tu es l’enveloppe sans le timbre, La bougie sans la mĂšche, Le tableau sans le peintre, Tu es le coeur sans la flĂšche. REFRAIN © 2017 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen Aujourd’hui en rayons de toutes les grandes surfaces Et sur toutes les chaĂźnes de toutes les tĂ©lĂ©visions, Dans tous les magazines, tous les journaux et les autres paperasses, On oblige la femme Ă  devenir un canon. Si tu rentres pas dans la norme, t’as aucune chance de plaire. Si ton corps a des formes, faut le sculpter Ă  coup d’haltĂšres. Si ton cheveux est terne, faut le huiler comme vache Ă  traire. Et puis si t’as des cernes, faut les poncer au papier de verre. On te demande pas ton avis, on te dit “sois-belle et tais-toi!” Et toi mĂȘme quand t’as pas envie, tu te crĂ©pis de mascara Parce que ton but c’est d’ĂȘtre jolie, mĂȘme pour les gens qui n’te voient pas. Feu d’artifices au saut du lit, le dĂ©but du branle-bas de combat. Moi, Ă  12 ans, je portais des sweet Ă  capuche. Et quand j’avais l’ennui de maman, j’allais le dire Ă  mes peluches. Toi tu marches en Louboutin avec tes peluches dans l’soutif Parce que t’as pas encore de seins mais que t’as l’instinct inventif. J’sortais d’l’école en jogging, j’avais des chaussures Ă  velcro. Y’avait pas les reines du shopping pour me dire que c’était pas beau. Toi t’as des ongles Ă  paillettes, du loup mort sur ton manteau Mais tes dents-de-lait ne sont pas prĂȘtes de laisser la place Ă  tes crocs. Tu snap, tu tweet, tu date et tu swipe, Tu rentres en salle de classe comme si tu tournais dans un clip. Moi j’avais un 3210 avec des boutons Ă  presser Et je passais toutes mes rĂ©crĂ©s Ă  presser ceux qu’j’avais sur le nez. Tu fais l’école buissonniĂšre quand tu foires ta mise en plis Parce que dompter ta criniĂšre, c’est garder tes amis. Avec mes potes on Ă©tait fiers de s’tatouer au stylo bille Des moustaches de grand-pĂšre et sur le front des zizis. Les peintures de guerre, c’était que pour Carnaval Mais on se tartinait la face de l’occiput aux amygdales. Maintenant c’est monnaie courante comme un rituel matinal, Tu te forges ton entitĂ© avec du gloss et du Kajal. De mon temps, on avait dĂ©jĂ  un nombril Mais le mettre en avant n’voulait pas dire avoir du style. On avait le ventre rond parce qu’on se goinfrait de Smarties. Toi les Smarties tu les vends et c’est plus la mĂȘme friandise. On jouait Ă  chat perchĂ© avec le facteur du village Et quand on piquait son courrier, il nous traitait d’enfants sauvages. Toi t’es sanglĂ©e Ă  un Ă©cran comme un cheval Ă  son attelage, Alors c’est sĂ»r que forcĂ©ment, tu parais sage comme une image. Les quatre saisons de l’annĂ©e face aux trois saisons de l’humain Enfant, adulte, aĂźnĂ© et nouvel an sans lendemain. La vie c’est du one-shot jusqu’au gĂ©nĂ©rique de fin. Tu la commences dans un berceau pour la finir dans une boĂźte en sapin. La morale de cette histoire ne mĂ©rite pas de prix Nobel. J’ai pas de conseil Ă  donner, j’ai mĂȘme pas l’instinct maternel. Mais ma trentaine est entamĂ©e et dans mon poivre il y a du sel, Je suis assaisonnĂ©e mais j’ai grandi au naturel. Alors vieillir ça fait pas d’mal sauf si c’est du superflu. J’avais le nez dans un journal, Ă  la recherche du temps perdu. Quand on m’a dit “Bonjour Madame” Ă  la caisse du super-U, Devant moi, c’est du 12 ans haut de gamme qui a rĂ©pondu. © 2019 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen Instru minimum, volume maximum, Grosses basses et rythme qui assomment. Chanson avec peu de paroles, moins de couplets, plus de refrains. Chanson conne, chanson qui parle de rien. PoĂ©sie aux oubliettes, ça fait plus vivre aujourd’hui. Faut faire un tube ma Pool, c’est comme ça qu’on rĂ©ussit. Faut faire un tube cool, mĂȘme si c’est pas joli-joli. Faut faire un tube que les foules pourront chanter aussi. Voici une petite mĂ©lodie qui s’agrippe Ă  la cervelle, Que personne n’oublie, qu’on siffle en faisant la vaisselle. Et y’a un petit pas de danse que les enfants pourront refaire Dans la cours de rĂ©crĂ© et sous les yeux de leur mĂšre. Ça boostera les audiences, ça fera grimper mon salaire MĂȘme si c’est pas demain la veille que je deviendrai millionnaire. Faudra qu’j’arrĂȘte les cols-roulĂ©s, que je me mette aux dĂ©colletĂ©s, Que je me fasse tatouer, que je m’habille comme BeyoncĂ©, Que je dĂ©tache mes cheveux, je vais les couper un peu. D’ailleurs le blond m’irait mieux, puisque mes yeux sont bleus. Faudra qu’j’arrĂȘte de trop sourire et de dire que j’aime les gens. Il ne faut pas trop s’ouvrir, il vaut mieux rester prudent. Le monde est truffĂ© de vermines qui tournent comme des requins. Heureusement que vous ĂȘtes lĂ  et que vous n’voulez que mon bien. Je rĂȘve d’une vie de Rock Star mais je me couche avant minuit. J’sais mĂȘme pas rouler un pĂ©tard et j’ramĂšne personne dans mon lit. Mais j’ai trouvĂ© une mĂ©lodie, qui s’agrippe Ă  la cervelle, Que personne n’oublie, qu’on siffle en faisant la vaisselle J’ai fait le buzz dans mon quartier quand j’ai dit que j’avais un tube, MĂȘme le fils de mon banquier m’a dit qu’il ferait de la pub. C’est lĂ  que commence le showbiz, derriĂšre ma porte d’entrĂ©e. J’t’ouche pas encore les royalties, mais j’ai dĂ©jĂ  le chĂšquier. J’partirai en Jet PrivĂ© jusqu’à mon yacht secondaire, J’me ferai mĂȘme opĂ©rer pour soigner mon mal de mer. Tout ça grĂące Ă  cette mĂ©lodie qui s’agrippe Ă  la cervelle, Que personne n’oublie, qu’on siffle en faisant la vaisselle © 2019 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen Je ne crains pas les coups du sort Quand je les entends arriver, En entrechats, en pas chassĂ©s, Lorsqu’ils font partie du dĂ©cor. Rien n’arrive jamais par hasard, Ni les coups durs, ni les victoires. Tombe la veste des remords Quand se rhabillent les coups d’un soir. Je ne crains par les coups de sang Qui Ă©claboussent mes vitres, Si la confiance se gagne en gouttes, L’amour, lui, se perd en litres. Quand les coups de grĂące perforent Les coups de coeur dĂ©jĂ  meurtris, Alors les couleurs de mon corps Ressemblent aux papillons de nuit. Je ne crains pas les coups de vent Qui balayent mes souffrances, Celles qui s’illuminent unes Ă  unes Quand la nuit se pointe en avance. S’il faut s’armer de patience Pour tuer le temps, J’offrirai mon Ăąme Ă  la science D’ici 150 ans. Je ne crains pas les coups de feu Qui transpercent ma porte, Qui me demandent un peu honteux OĂč enterrer les langues mortes. Nos dialogues de sourds, Les boutades, les calembours
 Si les cimetiĂšres n’ont plus de place, Il reste le tombeau de l’amour. Je ne crains pas la canicule Ni l’apparition des vipĂšres. MĂȘme si je sens que mon dos brĂ»le, Je traverserai les dĂ©serts. Comme un touareg Ă  la peau nue, Sans caravane et sans chameau, C’est dans les dunes Ă  perte de vue Que je construirai mon chĂąteau. Sans coup de blues, sans coup d’état, Sans coup de main et sans coup bas, C’est grĂące au temps qui passe que les princes Deviennent un jour des rois. Des valets de pique en plein cƓur, Des as de trĂšfle mauvais joueurs, Epinglant les cartes perdantes Sur les branches des saules pleureurs. En regardant dans le ciel Voler les papillons de nuit, Et les couleurs au ton pastel Du jour qui s’était endormi. Laissant couler la pluie Sur le visage des gens heureux, Qui se relĂšvent un peu groggy Quand ils sont tombĂ©s amoureux. Si Cupidon est voyageur, Il ne se repĂšre qu’aux Ă©toiles, L’accord de nos corps qui l’écƓure Lui a fait hisser les voiles. Naviguant vers l’horizon Jusqu’à ce que mes larmes sĂšchent, Car si tes yeux Ă©taient les arcs, Tes regards en Ă©taient les flĂšches. Je ne crains par les coups de sang Qui Ă©claboussent mes vitres, Si la confiance se gagne en gouttes L’amour lui se perd en litres. Quand les coups de grĂące perforent Les coups de coeur dĂ©jĂ  meurtris, Alors les couleurs de mon corps Ressemblent aux papillons de nuit. Aux papillons de nuit. Aux papillons de nuit. 
 Petit © 2017 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen Toi qui penses que la perfection n’existe pas sur cette planĂšte, Laisse-moi te parler un peu du pays qui inventa la raclette! On n’a peut-ĂȘtre pas eu Gustave Eiffel ni NapolĂ©on Bonaparte Mais Guillaume Tell vaut bien tous les monuments qu’on peut trouver sur une carte. La Suisse, paradis rikiki qu’on associe souvent au ski, Abrite 4 langues dont une que personne ne comprend, c’est l’pĂštchi. Une sorte de Bulletin-tintamarre-marabout-bout-de-ficelle». Enfin, je te laisse deviner c’est laquelle. En Suisse, on a un dictionnaire codĂ© pour tromper l’ennemi. On utilise des mots que personne ne connaĂźt, comme panosse ou tricouni. Bien que ça fasse un peu cheni dans la langue de MoliĂšre, On s’en foehn le rösti parce qu’on en est vachement fier. Le Suisse parfait n’existe pas vraiment. En revanche Le Parfait suisse est devenu un classique gourmand. Du foie de porc, un peu d’huile, beaucoup de sel et de la levure de biĂšre, S’embrassent dans un tube rouge qui trĂŽne dans toutes les portiĂšres de frigidaires. On a de fins gastronomes dans le catalogue suisse, Comme par exemple le mec qui a inventĂ© le Cenovis. Les plus rĂ©ticents disent qu’il s’est plantĂ© dans sa recette En voulant initialement crĂ©er une pĂąte Ă  tartiner choco-noisette. En Suisse, on fait de la contrebande de charcuterie. On attend que le feu soit vert pour traverser, mĂȘme quand c’est la nuit. On habite en face d’une banque mais on va braquer une Ă©table. On vote Ă  main levĂ©e et puis c’est moche mais on pisse dans l’eau potable. Le Suisse n’est pas lent, il s’exprime promptement, En prenant le temps de prouver par A plus B aux touristes ignorants, Que nos lacs ne piqueront jamais feu, de Dieu ! Pour autant que Deep Purple ne revienne pas jouer Ă  Montreux. D’ailleurs, t’es un peu Ă  Suisse-sur-Mer quand tu vas au bord d’un lac. Tu paies ton cafĂ© avec ton treiziĂšme salaire, tu vends ta Rolex, t’achĂštes une Flic-Flac, Tu touilles ta fondue gruyĂšre-caviar dans le sens des aiguilles, Sous les yeux d’un montagnard qui te crie Fais gaffe, moins vite, sinon elle chie!» En Suisse, on a Roger Federer, champion planĂ©taire
 On n’a jamais gagnĂ© la Coupe du Monde malgrĂ© nos brillants footballers Mais c’est voulu, car on sait bien que l’or jaune noircit les cƓurs. On a prĂ©fĂ©rĂ© crĂ©er le couteau suisse avec option tire-bouchon, Parce qu’on a compris que le vin n’était bon que si l’on parvenait Ă  ouvrir le flacon. Bah oui, La Suisse c’est les apĂ©ros avec fromage et saucisse. C’est le Pays des Merveilles ou la meringue double crĂšme a remplacĂ© Alice. Nous on n’a pas besoin de partir en vacances sur la CĂŽte d’Azur, On a une plage 5 Ă©toiles sur la Place d’Armes de Bure. Tu connais la diffĂ©rence entre Florence, Nancy et BĂąle ? Bah Ă  BĂąle, personne ne s’appelle BĂąle. Il y a des Ueli, Doris, Joseph, Ruth, Hans, Samuel Mais aucune ville ne porte le prĂ©nom d’un Conseiller fĂ©dĂ©ral. En Suisse, l’animal de compagnie c’est pas le chien, c’est la vache. Et si t’en n’as pas une dans ton jardin, je te jure que ça fait tache. Quand on la trait d’ailleurs, c’est pas du lait qui sort de ses tĂ©tines, C’est soit du Rivella, soit de l’Ovomaltine. Ici, on a grandi avec Henri DĂšs et Albert le Vert. On a inventĂ© les habits avec velcro et fermeture Ă©clair. Chez nous, les stars se baladent sans body-guard et sans bonnet. Et si personne ne les regarde, c’est parce que personne ne les connait. La lĂ©gende dit que tout ce qui est rare est prĂ©cieux, C’est pour ça qu’on se fout du fric, c’est de loin pas ce qui nous rend heureux. Alors on utilise des liasses de billets verts comme allume-feux. Et si ça sent l’beutchon, c’est qu’on a fait flamber nos cartes bleues. Le Suisse ne vit pas sur la terre, c’est la terre qui vit en-dessous du Suisse. Le Suisse peut monter en bas, descendre en haut, Faire des ronds avec une Ă©querre, diviser zĂ©ro par zĂ©ro. Bref! Finalement, le parfait Suisse existe
 Et il n’est pas que dans la porte d’un frigo. © 2019 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen Tu es une couleur Ă  toi seule Que mĂȘme les peintres ne connaissent pas. Une variĂ©tĂ© de tournesol Qui pousse en hiver, dans le froid. Tu rends le mimosa glaĂŻeul Et les glaĂŻeuls deviennent gagas De se faire sourire Ă  la gueule, À chaque fois que je pense Ă  toi. Tu es le mot que personne ne connaĂźt, Que les poĂštes recherchent dans la forĂȘt. Tu es le verbe au plus-que-parfait, Tu es le soleil du mois de mai. Tu es le poivre au goĂ»t de cannelle, Le piment Ă  la saveur du miel, L’article qui n’se trouve pas en rayon, Celui dont on n’sait mĂȘme pas le nom. Tu es l’irrĂ©el, l’immortel, Le factuel intemporel. Mythologie intĂ©grale Issue d’un rĂȘve en rafale. Je te croque sur des pages blanches À l’image de mes nuits Et je tatoue sur tes hanches L’adresse de mes envies. Tu es la pluie du jour fĂ©riĂ©, Celle qui m’empĂȘche de sortir. Quand tu t’écoules dans mes vallĂ©es, Ce sont mes torrents qui transpirent. Tu es le froid de fĂ©vrier, Celui qui azure mes paysages. Lorsque mes Ă©tangs sont gelĂ©s, Moi je les traverse Ă  la nage. Pour te retrouver en cavale Dans un terrier, une cathĂ©drale, Je veux bien devenir astronaute Pour te rejoindre dans les Ă©toiles. Comme un funambule ambulant, Soldat de la guerre de Cent Ans, Tu es la lune que j’aimerais dĂ©crocher Pour en faire une bague ou un collier. Comme un cracheur de feu pyromane, J’irai incendier les volcans Pour que la chaleur te chicane Et te fasse suer lentement. Je te rĂ©colterai en gouttes que l’on prendra pour rosĂ©e, Sur les fruits sucrĂ©s du mois d’aoĂ»t Que je regarderai pousser. Je te ferai bouquet de plumes, Feu d’artifice qu’un rien n’allume Et nous Ă©craserons les coutumes Entre le marteau et l’enclume. Je t’inventerai des sobriquets À chaque minute de la journĂ©e, Que je garderai en secret, Inscrits sur un papier chiffonnĂ©. Le mĂȘme que je gribouille pendant les nuits, Ces nuits qui se mutent en annĂ©es, Celles qui auraient pu ĂȘtre si jolies, Si tu avais fini par arriver. Par arriver d’une autre vie, D’un notre PĂšre d’un autre temps, D’une intemporelle galaxie OĂč les croquis deviennent vivants. © 2019 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen Il est des pistes oĂč l’or est blanc, oĂč la poudreuse est comestible, OĂč les corbeaux deviennent toucans avec une pupille invisible. Et pour seule musique c’est le vent, inhalation susceptible De faire vaciller le temps dans un prĂ©sent peu flexible. Il est des bars oĂč le Tonic ne fait pas partie de la trame. Tu trinques aux produits chimiques qu’on te portionne en milligramme. Coca sans glaçon, sans bulle et sans aspartam, Composants peu sĂ©duisants dans le scĂ©nar d’une rĂ©clame. Il est des prises oĂč le courant n’allume pas de lumiĂšre. Le sourire a les bras ballants et le faciĂšs devient glaciĂšre, DĂ©trousse des miroirs en cachette pour les coucher sur la table. Il faut bien se mirer honnĂȘte avant de finir tout minable. Non ? Il est des fĂȘtes oĂč tu n’fĂȘtes rien et tu arrives les poches vides. Mais tu en repars complĂštement plein, c’est par le nez qu’tu t’remplis l’bide. Tu te nourris de pĂąles dĂ©lires, c’est peut-ĂȘtre ça qui t’rendra dingue. Pas toujours facile de choisir entre la bouffe et la dĂ©glingue. Am stram gram, Pic et pic et colĂ©gram, Bour et bour et ratatam, Amstram! Amstram came, Snifez snifez milligrammes! Bourrez vos nez Messieurs-Dames! Amstram! Il est des vies oĂč le tourment se domestique par les sinus, OĂč le gentil s’appelle “mĂ©chant”, aussi perfide qu’un cactus. C’est pas le fruit qui est menaçant mais les picots qui le tapissent. À consommer du boniment, tu passes du zĂ©nith aux abysses. T’as pas la frousse de la police mais c’est le vice qui te tracasse. Quand t’as la tristesse Ă  tes trousses, tes angoisses deviennent tes complices. Elles tressent de fausses astuces cocasses qui te cadenassent dans la dĂ©tresse, Celle qui efface les traces en douce de tes cicatrices de surface. Il est des lignes entre lesquelles il ne vaut mieux pas lire. Ces lignes sans consonnes ni voyelles, aussi prĂ©cieuses que le saphir. Celles qui te font robot de bois dont les charniĂšres se dĂ©vissent À la vitesse du grand malfrat, dans le viseur de la justice. Quand les Ă©toiles se font poussiĂšres, l’univers tire Ă  courte paille Entre les portes de l’enfer et un paradis en pagaille. C’est un voyage en stratosphĂšre mais y’a personne au gouvernail. Une euphorie mensongĂšre, prĂ©sage d’un train-train qui dĂ©raille. Un beau jour ou peut-ĂȘtre une nuit, PrĂšs d’un arbre, tu seras endormi, Sur le marbre on pourra lire ce fragment de devise “Il n’y a pas plus tranchant que le couteau que tu aiguises” © 2020 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen D’abord, on pose le dĂ©cor, aprĂšs on rĂ©flĂ©chit. On adore se noyer dans des Ă©nigmes existentielles. Puis, on pose les plaques, ça c’est le dĂ©ni. Comme quand t’es petit et puis qu’un jour, t’arrĂȘtes de croire au pĂšre NoĂ«l. Alors on dĂ©pose le bilan et on s’invente les rĂ©ponses, Parce qu’il faut dire qu’entre-temps, on a oubliĂ© les questions. C’est un peu con l’ĂȘtre humain, quand on y pense. Ça veut tout connaĂźtre de la vie mais ça n’sait que tourner en rond. OĂč dort le soleil quand il se couche ? OĂč va le bleu du ciel lorsque la nuit tombe ? Est-ce que la lune respire aussi par la bouche ? Est-ce qu’elle entend le bruit que font les bombes ? OĂč va la flamme lorsqu’on Ă©teint la bougie ? Y-a-t-il des Ă©toiles jusqu’au bout du paradis ? Comment peut-on consoler un saule pleureur ? Est-ce qu’il est en larmes lorsqu’il est en fleurs ? On s’en fout, tais-toi, ça change rien, arrĂȘte De vouloir tout savoir, de poser des questions bĂȘtes ! On s’en fout, tais-toi, ça change rien, arrĂȘte De vouloir tout savoir, laisse dormir ta tĂȘte ! Est-ce que l’éternitĂ© peut devenir un quotidien ? Est-ce que des gens sont payĂ©s pour chercher l’aiguille dans le foin ? Est-ce que le temps est plus souple sur les montres molles ? Peut-on arrĂȘter des comĂštes en plein vol ? Quel est le synonyme du mot synonyme ? Que mime un mime lorsqu’il mime un mime ? Est-ce que les baisers meurent quand l’amour s’en va ? Est-ce que l’eau de vie est plus concrĂšte que l’au-delĂ  ? Si une perle naĂźt d’un caillou dans une coquille, Est-ce qu’un printemps Ă©clot d’un mois de mai dans une jonquille ? Est-ce qu’un secret rĂ©sulte d’un tabou dans une cachoterie ? Les excuses proviennent-elles d’un contrecoup que l’on oublie ? Combien se vend la peau de l’ours qui est encore vivant ? Si le vent Ă©teint les petits feux pourquoi est-ce qu’il ravive les grands ? Un sommeil lourd est-il un Ă©chantillon de mort ? Les sans-abris ont-ils vraiment des prĂ©noms Ă  coucher dehors ? On s’en fout, tais-toi, ça change rien, arrĂȘte! Tais-toi, tais-toi, tais-toi, arrĂȘte! Tais-toi, on s’en fout, tais-toi, ArrĂȘte de poser des questions bĂȘtes, bĂȘtes, bĂȘtes, bĂȘtes ! A quoi pensait le mec qui a inventĂ© les flingues ? Pourquoi les gens les plus puissants sont toujours les plus dingues ? Est-ce que les gauchers passent l’arme Ă  droite ? Est-ce que ce sont les larmes qui ne coulent pas qui rendent nos mains moites ? Est-ce que c’est Murphy qui a votĂ© la loi des sĂ©ries ? Le sexisme existerait-il s’il n’y avait pas de filles ? Est-ce que les blagues des chauves peuvent ĂȘtre tirĂ©es par les cheveux ? Pourquoi on n’dit pas “un grand beaucoup” alors qu’on dit “un petit peu” ? Le lait est-il raciste envers le cafĂ© noir ? Si y’a des fautes dans l’dictionnaire comment fait-on pour le savoir ? Le fruit du hasard, est-ce qu’il est comestible ? Est-il absurde de dĂ©sirer l’impossible ? Si un de perdu c’est dix de retrouvĂ©s, Peut-on nous indiquer Ă  quelle adresse il faut aller chercher ? Est-ce que les oiseaux couchent cachĂ©s dans les nuages ? Que raconte l’histoire du livre pour tourner la page ? On s’en fout, fout, fout, t’es – t’es – t’es fou, Tais – tais – tais-toi, t’es – t’es – t’es bĂȘte, bĂȘte, fou, bĂȘte, fou BĂȘte, bĂȘte, fou, bĂȘte, fou
 Laisse dormir ta tĂȘte ! © 2019 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen Je suis la reine de la provoc, Je fume du shit at six o’clock. Pas besoin de cafĂ© Pour me rĂ©veiller. Une ligne aprĂšs l’autre, Je sniff et je me vautre Dans mon canapĂ© dorĂ© OĂč je passe toute ma journĂ©e. I’m so chic, I’m so perfect, I’m never sick, that’s why I’m so fantastic. I’m so chic, I’m so perfect, I’m never sick, that’s why I’m so magic. Je suis la reine de la provoc, Je mange du caviar sous ma hotte, A la petite cuillĂšre, Du dĂ©jeuner jusqu’au dessert. Je suis la reine de la provoc, Je fais partie de la Jet Set. Moi je suis une femme qui choque, Car moi l’argent je le jette. I’m so chic, I’m so perfect, I’m never sick, that’s why I’m so fantastic. I’m so chic, I’m so perfect, I’m never sick, that’s why I’m so magic. Je suis la reine de la provoc, J’ai des chaussures en peau de phoque Et je me dĂ©place en carrosse TirĂ© par des rhinocĂ©ros. Je suis la reine de la provoc, Moi je nage dans la drogue, Des bains de cocaĂŻne Aux infusions d’hĂ©roĂŻne. I’m so chic, I’m so perfect, I’m never sick, that’s why I’m so fantastic. I’m so chic, I’m so perfect, I’m never sick, that’s why I’m so magic. I’m so sexy when I am endormie, I’m so beautiful when I am dans la foule. © 2008 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen 25Ăšme heure de la journĂ©e, 8Ăšme journĂ©e de la semaine, 5Ăšme semaine du mois de mai, 13Ăšme mois de l’annĂ©e. Printemps, hiver, automne, Ă©tĂ©, MĂȘme les saisons sont mal rangĂ©es. 6Ăšme semaine du mois de mai, Je sens le temps s’arrĂȘter. 62Ăšme minute de l’heure, Les statues se mettent Ă  bouger, Dansent au milieu des arbres en fleurs, Arpentent les rosiers. Comme une touriste un peu paumĂ©e, Je voltige dans des catacombes. 7Ăšme semaine du mois de mai, Mon corps devient colombe. Je recherche l’entrĂ©e d’une fĂȘte À laquelle je suis invitĂ©e. Je me suis coiffĂ©e d’une crĂȘte Et d’un veston dorĂ©. Je recherche l’entrĂ©e d’une fĂȘte À laquelle je suis attendue. J’ai mis sur mes joues des paillettes Et une robe fendue. Je passe une porte sans poignĂ©e. On entend la foule en dĂ©lire, Le bal a dĂ©jĂ  commencĂ©. Mon sang devient menhir. Sur la piste aux milles couleurs, On voit des tĂȘtes mais pas de pieds. Personne ne semble avoir peur, Mon coeur devient gravier. Le bar est au 2Ăšme Ă©tage Mais il n’y a pas d’escalier. On sert le vin dans des nuages Qui pleuvent par gorgĂ©es. Les murs sont en brouillard de rĂȘve, Le plafond en briques de nĂ©ant, Les femmes sont en tenue d’Eve, Les garçons en tenue d’Adam. Je repĂšre de vieux amis Au bras de leurs nouveaux amants Et quelques membres de ma famille Qui s’approchent en riant. Mes animaux de compagnie Que j’avais quand j’étais enfant Et puis deux vieux qui se charrient
 Bon Dieu, mes grands-parents! J’ai trouvĂ© l’entrĂ©e de la fĂȘte À laquelle j’étais invitĂ©e. Mon corps se transforme en squelette, Coeur en bĂ©ton armĂ©. J’ai trouvĂ© l’entrĂ©e de la fĂȘte À laquelle j’étais attendue. L’adresse Ă©tait tenue secrĂšte Jusqu’à ma venue. Que tu claques dans un palace, Sur un trottoir, dans un berceau, T’auras toujours la mĂȘme place Au club des gens Ă©gaux. Que tu crĂšves avec classe Dans les mĂ©andres ou au plus haut, Tu referas toujours surface Au club des gens Ă©gaux. La mort guette, trĂ©pigne, menace, Elle nous porte sur son dos. Mais c’est elle qui nous embrasse A l’entrĂ©e du tombeau. Et si personne n’en revient, C’est parce qu’on ne trouve plus la sortie. Ou alors c’est peut-ĂȘtre bien Que l’wifi est gratuit. © 2019 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen Temps mort, temps perdu, Temps tuĂ© Ă  tue-tĂȘte, On est tĂȘtus mais lĂ , c’est le temps qui nous a eus. On peut bien tenter de tĂąter Ă  tĂątons le bĂ©ton Mais mĂȘme si c’est tentant, on doit rester dedans. Le temps c’est de l’argent, J’crois qu’ça c’est bien connu Mais tout le temps qu’on perd, Bah c’est celui qu’on n’rattrapera plus Alors moi j’fouille dans les temps forts, Dans les souvenirs, dans les dĂ©cors. J’retourne vivre au bon vieux temps OĂč tout fonctionnait encore. À vingt ans, j’étais avec papa maman, On se prenait dans les bras Et si nos mains avaient des gants, C’est parce qu’on faisait la vaisselle Et qu’on voulait aider maman. Moi j’faisais des bulles arc-en-ciel Et papa tapait dedans. À 15 ans, j’étais avec papa maman, On se prenait dans les bras Et si nos bouches Ă©taient masquĂ©es, C’est qu’on portait un bandana Pour faire une blague Ă  mĂ©mĂ© En l’honneur de cette fois OĂč elle avait perdu son dentier. À 10 ans, j’étais avec papa maman, On se prenait dans les bras Et si papa toussotait, C’est qu’il avait bu en riant Pendant que maman lui disait Que pour elle le pied gĂ©ant C’était d’manger d’vant la tĂ©lĂ©. À 5 ans, j’étais avec papa maman, On se prenait dans les bras Et si maman pleurait, C’était parce que papa passait La musique que maman aimait. Et moi je pleurais aussi Juste parce que j’en avais envie. Puis avant, et bein j’étais pas lĂ  hein. Ils se prenaient dans les bras Et quand ils s’embrassaient, Et bein ils s’embrassaient Parce qu’ils pouvaient s’embrasser. Et avec leur bonne volontĂ© C’est grĂące Ă  ça que je suis nĂ©e. Et maintenant, je suis loin de papa maman. On n’se prend plus dans les bras Parce qu’on s’aime diffĂ©remment. Et heureusement que la loi N’interdit pas les Ă©crans Parce que c’est drĂŽle de voir papa Sur le tĂ©lĂ©phone de maman. On n’est pas seuls dans ce tourment Mais on est tous isolĂ©s On nous a volĂ© un printemps, Un de perdu, dix de retrouvĂ©s. C’est p’t’ĂȘtre une phrase Ă  la con Mais autant devenir philosophe Quand on a l’moral en portion CachĂ© sous un morceau d’étoffe. Alors “Big Up” aux astronautes, À leur confinement volontaire! Les quarantaines les plus hautes Doivent ĂȘtre plus chiantes que celles sur terre. Sauf qu’ici c’est pas notre faute, On n’le fait pas pour un salaire Mais pour pouvoir marcher dehors Et faire la bise Ă  son grand-pĂšre. Et c’est qu’une question de
 Temps mort, temps perdu, Temps tuĂ© Ă  tue-tĂȘte, On est tĂȘtus mais pour une fois, c’est le temps qui nous a eus. On peut bien tenter de tĂąter Ă  tĂątons le bĂ©ton Mais mĂȘme si c’est tentant, on doit rester patients. © 2020 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen Je suis HOLOGRAMME Je suis Des miettes sur le canapĂ© L'inverse de toi Luis Mariano Hologramme C'est normal Toutes les minutes J'aurai le temps Le pire Grandir sous ton aile Une pression, impression, dĂ©pression, rĂ©gression Je me marre, je dĂ©marre, me sĂ©pare, je me barre Je suis moi, je suis vous, tu es fou, je suis nous Venez Ă  moi ou moi Ă  vous, Ă  bout de bras, les bras au cou Je suis vierge, je gamberge, sous la terre, je submerge Manque d’oxygĂšne, je suis vilaine, mĂȘme Ă©goĂŻste, la coupe est pleine Je suis de feu, je suis si peu, mais tellement mieux sans mes cheveux Je suis rien, je suis bien, je suis maintenant, je suis demain To be or not to be, je suis comme je suis Jour aprĂšs jour, je ne change pas, je vis Je suis sauterelle et hirondelle, mĂąle et femelle, je suis jumelle Je suis forĂȘt, je suis tableau, je suis balai, je suis piano Je suis l’hiver, je suis la mer, je suis l’équerre, ses angles amers Je suis le jour, je suis le nord, je suis la mort, je suis l’amour Je t’écris, tu souris, je mange plus, je maigris Je suis l’idĂ©e, je suis l’aĂźnĂ©e, je suis la bombe et sa portĂ©e Je suis fumĂ©e, je suis aimĂ©e, je suis mariĂ©e et condamnĂ©e Je suis la feuille de l’écureuil, je suis clin d’oeil aprĂšs le deuil To be or not to be, je suis comme je suis Jour aprĂšs jour, je ne change pas, je vis Je suis caillou, je suis joujou, je suis hibou et je suis pou Je suis dĂ©cembre, je suis mon ombre, je suis la barque, celle qui sombre Je suis le phare, je suis tĂȘtard, je suis bagarre, je suis poignard Je suis l’heure pile, le jour tranquille, je suis dĂ©bile, j’en perds le fil To be or not to be, je suis comme je suis Jour aprĂšs jour, je ne change pas, je vis Je suis l’ombre du ciel au soir, je suis le marc du cafĂ© noir Je suis la femme et je suis l’homme, je suis la came, je suis la somme Je suis moi, je suis vous, tu es fou, je suis nous Venez Ă  moi ou moi Ă  vous, Ă  bout de bras, la corde au cou To be or not to be, je suis comme je suis Jour aprĂšs jour, je ne change pas, je vis ​ © 2009 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen Y’avait des miettes sur le canapĂ© Une cigarette Ă©crasĂ©e dans le fond d’un cendrier Quelques verres de tequila renversĂ©s sur le parquet Une liste d’idĂ©es noires jetĂ©e par-terre et chiffonnĂ©e Y’avait des restes pour l’heure du dĂźner Une belle assiette emballĂ©e dans du papier d’alu dorĂ© Avec une drĂŽle d’odeur qui dĂ©bordait sur les cĂŽtĂ©s La bouffe Ă©tait vivante, chronique d’un repas oubliĂ© Y’avait des cheveux dans le lavabo Deux brosses Ă  dents enlacĂ©es, un dentifrice saveur coco Quelques bouteilles de parfum alignĂ©es comme des dominos Une lettre Ă©crite Ă  la main avec des insultes au verso Y’avait trop d’eau dans le gaz et pas assez dans le vin C’était Ă©crit en majuscules, “tu n’es pas tout, je n’suis pas rien Les mots m’en tombent et, dans mon corps, j’ai le coeur qui perd la tĂȘte Et mes pensĂ©es qui se dĂ©chirent comme un ciel zĂ©brĂ© de comĂštes” Y’avait des braises dans la cheminĂ©e Et les cendres d’une histoire qui Ă©tait partie en fumĂ©e Une boĂźte fermĂ©e Ă  clef Ă©tait dĂ©posĂ©e dans le feu Sur le couvercle c’était gravĂ© “nos plus beaux souvenirs Ă  deux” Y’avait des larmes sur un oreiller Et des rĂȘves collĂ©s au plafond par centaines et par millions, Les rancoeurs d’un amour blessĂ©, les reproches pas digĂ©rĂ©s Qui ressuscitaient dans le noir une fois la nuit tombĂ©e Y’avait du vent dans les marronniers Qui faisait danser les feuilles dorĂ©es par la fin de l’étĂ© Pendant que les tempĂȘtes en mer jetaient les vagues sur les rochers Et que les poumons de son coeur buvaient la tasse Ă  sa santĂ© Y’avait des cris dans un hall d’entrĂ©e Des baffes perdues, des coups manquĂ©s, des valises pleines Ă  craquer Des clefs rendues, une porte claquĂ©e, un dernier cadeau lancĂ© EnroulĂ© dans du satin Ă  dĂ©baller dans l’escalier Y’avait une bague dans une fleur sĂ©chĂ©e Et sur chaque pĂ©tale repliĂ©, au crayon noir c’était notĂ© “MĂȘme si parfois le temps nous fane, les hivers finissent par passer, Deviens l’étincelle de ma flamme, veux-tu bien m’épouser ?” © 2017 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen Parle, tais-toi, articule Ferme les yeux, regarde-moi Va-t’en, bouge pas, gesticule Viens vers moi, reste ici depuis lĂ -bas Caresse-moi de tes pensĂ©es Pense Ă  moi de tes dix doigts Sers-moi encore pour que je t’ignore Hurle en silence, Ă©nerve-toi de bon sens Regarde en bas, la tĂȘte haute Marche droit dans les courbes des contours de mes cĂŽtes Embrasse-moi bouche fermĂ©e dans un Ă©lan de souffle coupĂ© Respire par la peau Ă  poumons essoufflĂ©s Pleure, ravale tes larmes Ă©vaporĂ©es Parle-moi du bon temps qui ne t’est jamais arrivĂ© Dis-moi des mots doux, moins gentils, plus piquants Frappe-moi de coups de velours, bats-moi de tes bisous DĂ©teste-moi d’amour en taisant tes “je t’aime” Saute-moi au cou en murmurant des poĂšmes Sois l’inverse de toi, reste intact, ne joue pas Sois modeste de prĂ©tention, on est trop nul quand on est bon Deviens la femme au masculin, l’homme au fĂ©minin Deviens cette nature morte plus vivante qu’un humain Avale, recrache, mes paroles et ton sang Mes reproches, tes dĂ©sirs et les mots que tu trouves craquants L’odeur de ma peau qui dĂ©capite tes sentiments Les regards dans ton dos de la bĂȘte du GĂ©vaudan Allez viens dans mes bras, caresser mon ego Embrasser ma poix, mes feuilles et mes oiseaux Allez viens jouer dehors, viens jouer dans mon bateau Promis, je te laisserai gagner Ă  Papier-Caillou-Ciseaux Eteignons la lumiĂšre, c’est dans l’ombre que les coeurs causent Et on voit beaucoup mieux les yeux quand on voit un peu moins les choses Tiens-toi debout, allongĂ©, Ă  genoux, Ă©corchĂ© Mort ou vif, Ă©colier, voleur ou shĂ©rif Parle, tais-toi, articule Ferme les yeux, regarde-moi Va-t’en, bouge pas, gesticule Viens vers moi, reste ici depuis lĂ -bas Caresse-moi de tes pensĂ©es Pense Ă  moi de tes dix doigts Sers-moi encore pour que je t’ignore Hurle en silence, Ă©nerve-toi de bon sens Regarde en bas, la tĂȘte haute Marche droit dans les courbes des contours de mes cĂŽtes © 2017 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen J’ai pĂ©tĂ© du papier bulle Ă  longueur de journĂ©e, J’ai fixĂ© le blanc du mur de ma chambre Ă  coucher J’ai attendu le crĂ©puscule depuis l’heure du lever J’ai dĂźnĂ© en mangeant dans les couverts du petit dĂ©jeuner ​ J’ai rien voulu rĂ©pondre quand on m’avait demandĂ© De dĂ©cliner mon rĂȘve de carriĂšre et un choix de mĂ©tier J’me souviens avoir versĂ© toutes les larmes de mon corps Le jour oĂč ma maman m’a dit “Mon trĂ©sor, va falloir bosser” ​ Alors j’ai dĂ» choisir, j’y ai rĂ©flĂ©chi Ă  deux fois Le choix B ou le choix A, le B Ă  Ba de l’employĂ© Le mauvais film de sĂ©rie B, j’prĂ©fĂšre rien faire, enfant gĂątĂ© Je postulerai dans un domaine oĂč on est payĂ© pour glander ​ Et puis un jour, j’ai ouvert mon frigo Et j’n’y ai vu que l’portrait de Luis Mariano ​ J’ai arpentĂ© les rues Ă  la recherche d’une petite annonce En marchant sur des pigeons comme sur des clous qu’on enfonce TĂȘte baissĂ©e, majeur dressĂ©, d’un pas dĂ©cidĂ© Pas le temps de batifoler, sauf si on m’offre un cafĂ© ​ J’ai dĂ©barquĂ© chez PĂŽle Emploi, sourire aux lĂšvres comme il se doit Et puis j’ai donnĂ© mon CV qui tient sur un post-it pliĂ© Je portais une mini-jupe, un push-up, un dĂ©colletĂ© Pas de chance, merde, le mec en face Ă©tait pĂ©dĂ© ​ Je lui ai dit “Bonjour Monsieur, enchantĂ©e de me recevoir, Je postule pour un salaire ou pour du travail au noir, J’suis plus trĂšs jeune et pas franchement motivĂ©e Mais j’ai un vieux dans mon congĂ©lo Ă  qui j’dois donner Ă  manger” ​ Et puis plus tard, j’ai rĂ©ouvert mon frigo, Luis Mariano Ă©tait couchĂ© sur le dos ​ J’suis ressortie dans la rue, j’ai refait le mĂȘme chemin De retour chez PĂŽle Emploi j’ai levĂ© les deux mains J’ai dit au mec â€œĂ©coute-moi bien, tu vas m’trouver du travail, Sinon tu vois ces deux veines lĂ , hĂ© bien, j’me les entaille” ​ J’ai eu une sensation Ă©trange, comme si je quittais le sol Le sentiment d’ĂȘtre soutenue, lĂ©gĂšre comme un oiseau qui vole J’avançais Ă  reculon, empoignĂ©e par le chignon, Direction sortie, escortĂ©e par deux gorilles ​ De retour sur le trottoir j’me suis dit que c’était pas gagnĂ© Que je n’étais sĂ»rement pas faite pour trouver un vrai mĂ©tier Un mec a ralenti, m’a demandĂ© le tarif pour la nuit Je lui ai dit “mon canard, je suis absolument hors de prix” ​ Puis le soir, j’ai ouvert mon frigo Luis Mariano pleurait Ă  larmes de croco ​ J’ai achetĂ© du papier bulle que je tripotais dans le noir J’ai fixĂ© le blanc des murs avec tous mes amis clochards J’ai attendu le crĂ©puscule, du matin jusqu’au soir Finalement les jours sont beaux, sans champagne et sans caviar ​ Maman m’a dit “c’est pas une vie, tu peux pas finir comme ça, Je ne t’ai pas mise au monde pour que tu flemmes comme un chat Bouge ton cul, aie le dĂ©clic, fais quelque chose de tes dix doigts, Tu verras le fric c’est chic, mĂȘme si tu es hors la loi” ​ Et puis le soir, j’ai ouvert mon frigo Luis Mariano Ă©tait parti pour Mexico ​ © 2016 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen Est-ce que tu as dĂ©jĂ  eu le sentiment de rencontrer quelqu’un qui n’existait pas ? Ce genre de personnage fictif que tu croises dans un polar Qui te semble tellement rĂ©aliste et mille fois mieux dessinĂ© que toi Parce que tu l’as créé en 3D dans ta carte mĂ©moire C’est comme une ombre de spleen coloriĂ©e Ă  l’encre noire Ou un croquis au fusain griffonnĂ© Ă  main levĂ©e Avec une peau de papier oĂč chaque pli serait un code barre Et t’oses pas lire entre les lignes, sinon tu vas les froisser C’est comme un hologramme que tu croises dans la rue Que tu regardes traverser, qui marche toujours devant toi Quand tu accĂ©lĂšres pour le rattraper, pour lui parler, lui sauter dessus, Il avance de plus en plus vite, il avance au rythme de tes pas. Tu le cherches partout du regard, dans chaque foule, sur chaque trottoir, Sur chaque quai de chaque gare Parfois, tu l’entends rigoler, tu as l’impression qu’il est lĂ , au fond du couloir Alors tu sors, tu allumes ton radar et “paf”, Il a disparu, comme par hasard Puis la nuit, il te rĂ©veille en mettant tes rĂȘves en sourdine Il s’agenouille au pied de ton lit pour chuchoter dans tes oreilles, Te parler de ta propre vie qu’il connaĂźt comme une vieille copine Toi tu restes figĂ© Ă  l’écouter, comme un lingot d’or platine Pendant ce temps, il relate tes faits et gestes qu’il a Ă©piĂ©s. Il connaĂźt tes goĂ»ts, tes peurs, les rages que t’as pas digĂ©rĂ©es Tes passions , tes rĂȘves, les trucs que tu adores Et quand tu ouvres les yeux pour le faire taire, il se retourne et puis il s’endort C’est bon, tu me suis jusque lĂ  ? Il est partout, tout le temps, par tous les temps Il Ă©coute aux portes et mĂȘme Ă  la serrure, Chacun de ses mots me fait l’effet d’un coup de poing dans la figure Sous mon armure de guerriĂšre je cache les traces de ses blessures Il m’envoie des avions en papier qui se faufilent par mes fenĂȘtres Et quand elles sont fermĂ©es, il me les glisse entre deux lettres Sur chaque aile il empile des poĂšmes qui se superposent Il dit que ses yeux picorent ma nuque qu’il a dĂ©crit dans sa prose Quand je chante sous la douche il fredonne les deuxiĂšmes voix Il savonne mon corps en me frĂŽlant de ses dix doigts Les bulles multicolores s’envolent sous les gouttes d’eau J’ai comme l’impression qu’il me fait un lavage de cerveau Pour les pauses dĂ©jeuner il me fait croire qu’il vient manger J’rĂ©serve toujours des tables Ă  deux qui finissent par ĂȘtre annulĂ©es Personne ne s’excuse, il n’y a que moi que ça choque Et quand je commence Ă  m’énerver il vient me dire que je dĂ©bloque Parfois, il m’attend Ă  la sortie du job avec des fleurs Mais quand je m’approche, il s’éloigne, comme si c’est moi qui lui faisais peur Quand je rentre chez moi, c’est pas rare qu’il soit dĂ©jĂ  sur le canapĂ© Et quand ma porte est fermĂ©e, il tourne en rond assis sur l’escalier Il n’est jamais vraiment lĂ , mais moi je ne suis jamais vraiment seule Quand il n’est pas ici, c’est qu’il prĂ©fĂšre voir d’autres gueules Qu’il se bat pour d’autres causes, qu’il recherche un autre emploi Qu’il crĂ©e d’autres psychoses avec son pouvoir sournois Je n’ai jamais touchĂ© sa peau, je n’ai jamais frĂŽlĂ© sa paume Je n’ai jamais vu son ombre, il est aussi pĂąle qu’un fantĂŽme Quand j’avale mes mĂ©docs il s’assied dans le pas d’la porte Et il me fixe d’un air loufoque comme s’il me voyait dĂ©jĂ  morte On a refait le monde pendant des heures attablĂ©s Ă  des comptoirs Les gens me regardaient toujours attristĂ©s, comme si j’étais la veuve noire Quand on m’a dit que je parlais seule derriĂšre mon verre de Martini Il a fini par me dire son nom, il s’appelait SchizophrĂ©nie © 2017 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen Bonjour Docteur, j’vais pas trĂšs bien J’ai besoin de vos remĂšdes et ça peut pas attendre demain J’ai mal au coeur, je m’vois plus les mains Je me tords de douleur, je m’éteins c’est certain Regardez l’blanc d’mes yeux, il est comme un ciel nuageux On dirait que sur chaque paupiĂšre j’ai des champignons vĂ©nĂ©neux Le soir quand je m’endors, je dois laisser la lumiĂšre Car dans le noir j’vois Dark Vador s’amuser avec son laser. Il m’a dit c’est normal 2x Ah ouais ? Et regardez ma gorge, lĂ  J’arrive plus rien Ă  avaler J’digĂšre mĂȘme plus les bonnes nouvelles, qu’elles soient salĂ©es ou sucrĂ©es J’ai comme une pelote de ficelle attachĂ©e Ă  ma trachĂ©e J’ai l’estomac dans les talons, je dois prendre mes jambes Ă  mon cou Pour ne pas mettre les pieds dans l’plat, corps et Ăąme, Ă  tour de bras Je joue des coudes Ă  contre-coeur pour dĂ©jouer ma derniĂšre heure Et je me fais des cheveux blancs, oeil pour oeil, dent pour dent Il m’a dit c’est normal 2x Ah, alors touchez mes veines, elles sont gelĂ©es et elles sont bleues Il y a plus rien qui coule dedans, elles sont attachĂ©es deux par deux Je me fais un sang d’encre qui nourrit mĂȘme plus mes stylos Mes globules rouges sont aussi pĂąles que le rose de mon cerveau Et quand je sors dans la rue, j’vois plus mon reflet dans les vitrines J’ai les fesses qui se dĂ©gonflent et les seins qui se ratatinent Mon squelette se dĂ©place comme une carcasse de limace En plus j’ai mal aux pieds, y’a du gravier dans mes godasses Il m’a dit c’est normal 2x Mais enfin Docteur, jouez pas au con, faites-moi une fleur J’sais bien que j’dĂ©barque Ă  l’improviste et que ça fait pas trop votre bonheur Regardez-moi, voyez ma gueule et avouez que ça fait peur S’il vous plaĂźt, sauvez-moi ou bien je meurs Pouvez pas m’laisser comme ça, pouvez pas m’laisser crever Comme une bĂȘte Ă  l’agonie devant la porte de votre entrĂ©e Je vous paierai en nature, en cash, en bakchich, Je vous mettrai sur le podium de mes personnages fĂ©tiches Il m’a dit c’est normal Que je puisse pas vous aider, J’suis pas toubib, j’suis cordonnier Je lui ai rapportĂ© les pantoufles que j’devais lui rĂ©parer Mais allez-y, il vous attend dans le dernier bureau du fond Vous a entendu arriver, souffler Ă©pais et pleurnicher Il m’a dit c’est pas facile d’ĂȘtre le mĂ©decin des imbĂ©ciles Alors pour les faire dĂ©cuver, j’commence par un doigt dans l’nombril 
 Bonjour Docteur, j’vais pas trĂšs bien J’ai besoin de vos remĂšdes et ça peut pas attendre demain J’ai mal au coeur, je m’vois plus les mains Je me tords de douleur, je m’éteins c’est certain Regardez le blanc d’mes yeux, il est comme un ciel nuageux On dirait que sur chaque paupiĂšre j’ai des champignons vĂ©nĂ©neux Le soir quand j’bois ma biĂšre, je dois laisser la lumiĂšre Car dans le noir, j’vois pas jour quand je dois viser mon verre © 2017 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen Toutes les minutes dans le monde Une fleur se fane, un oiseau tombe, un feu s’éteint, une maison brĂ»le Un arbre arrĂȘte de grandir, une riviĂšre finit par sĂ©cher Un ciel commence Ă  s’endormir, un Ă©toile dĂ©cide de briller ​ Toutes les minutes dans le monde Dix-huit personnes meurent de faim, neuf cent millions se serrent la main On attend un bus, un taxi, un chauffeur ou bien un train On ne fait pas aujourd’hui les choses qu’on pourra faire demain ​ Toutes les minutes dans le monde Neuf personnes attrapent le SIDA, la terre tremble au moins cinq fois Cinq cents femmes deviennent maman suite Ă  l’orgasme du jour d’avant Souvenir soyeux ou accident, violeur ou bien amant ​ Toutes les minutes dans le monde Cent cinquante millions d’e-mails sont envoyĂ©s dans le ciel Ils croisent nos chemins virtuels, facteurs remplacĂ©s par courriels Papier et stylo bille devancĂ© par clavier-souris ​ Toutes les minutes dans le monde ça accuse, ça emprisonne, ça oublie, ça fĂ©licite, ça dĂ©nonce, ça pardonne, ça recommence, ça assassine, ça aime trop, ça ment, ça cache maladroitement ça meurt, ça renaĂźt, ça calcule, ça disparaĂźt ça pronostique, ça Ă©lit, ça critique, ça abolit, ça tangue, ça vacille, ça feraille, ça roupille ça gagne, ça manipule, ça cuisine ou bien ça lit ​ ça donne des conseils, ça prend des cuites ça arrose des jardins, ça braque des banques ça roule trop vite, ça court pour prendre la fuite, ça Ă©vite les bombes, ça compte les gens qui manquent ​ Toutes les minutes dans le monde Quelqu’un dit que c’était mieux avant, au temps des rois et des bouffons Les fĂ©ministes enlĂšvent le haut, les nudistes remettent le bas, Les poissons rouges boivent de l’eau, les politiciens bouffent leurs doigts ​ On s’regarde dans des miroirs pendant des heures de bas en haut On s’attarde sur nos rides, nos cicatrices, nos dĂ©fauts, On bombe le torse, on courbe le dos Et on retourne compter nos sous pour payer nos impĂŽts, On dit que la terre va mal, qu’elle ressemble Ă  un carnaval Que les idiots sont au pouvoir, alors c’est clair, y a plus d’espoir Que Daesh fout les flopettes, que Trump fout la dĂšche Que Sarko est une lopette et que sa meuf est une pimbĂȘche ​ On dit que l’homme devient gaga, comme si c’était une race Ă  part Que l’ĂȘtre humain est dangereux, vicieux, barbare, Que le sol grouille de mauvaises herbes, de serpents et de cafards, Et que la planĂšte regorge de vilains petits conards ​ Et le plus drĂŽle dans tout ça c’est qu’on nous demande de nous aimer On nous range les uns sur les autres et on nous dit cohabitez Et y’a des cons qui nous observent comme des souris de laboratoire Pour accoucher d’un diagnostic qui divisera les blancs des noirs ​ On travaille pour vivre et puis on vit pour dĂ©penser L’argent qu’on n’a pas encore gagnĂ© mais qu’on nous a grassement louĂ© “C’est cadeau, servez-vous, vous rembourserez quand vous pourrez, Et puis si vous crevez avant, vos enfants seront lĂ  pour payer” ​ MĂȘme les fleurs prĂ©fĂšrent pousser la tĂȘte en bas, Elles prĂ©fĂšrent ĂȘtre admirĂ©es par tous ces gens qui n’sont plus lĂ  Par ceux qui sont partis avant, par ceux qui sont partis Ă  temps Par ceux qui s’marrent en nous regardant morfler comme des gros dĂ©butants ​ Alors voilĂ , c’est pas glorieux mais c’est comme ça On prend pas toujours les bonnes dĂ©cisions et on fait pas toujours les bons choix On ferme les yeux, on tend les bras et on avance Ă  l’aveuglette Sous les ordres de nos hommes de loi sans Ă©couter notre propre planĂšte ​ Et puis on s’étonne de recevoir des coups de poing dans les dents Quand on pleurniche pour une broutille comme un enfant gĂątĂ© Lorsqu’on se plaint d’une journĂ©e minable devant les horreurs du JT Ou qu’on se morfond pour un simple repas ratĂ© ​ On oublie qu’à l’ñge du fer y’avait pas d’like ni de follower Qu’ils mangeaient Ă  mĂȘme le sol et qu’ils s’aimaient Ă  mĂȘme le coeur Qu’ils vivaient au jour le jour parce que le mot futur n’existait pas Et qu’ils croyaient qu’en MĂšre Nature parce qu’il n’y avait ni Dieu, ni croix ​ Aujourd’hui, on n’sait pas encore oĂč on va mais ce qui est sĂ»r, c’est qu’on y va D’un pas sĂ»r, d’un pas lent, d’un pas timide ou chancelant On se regarde comme des lions en cage en miaulant comme des bĂ©bĂ©s chats On sent la moutarde nous arriver au tarin mais on garde notre sang froid ​ On devrait rĂ©aliser que pour se sortir de toute cette merde on a besoin de pas grand chose Il nous faudrait juste 2018 ans de luciditĂ© et trente secondes de courage Que quelqu’un ouvre tout grand sa gueule et qu’il presse sur le bouton pause En balançant “Coupez, vous ĂȘtes mauvais
 allez, on recommence le tournage” © 2016 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen J’aurai le temps de te regarder dormir Quand mes journĂ©es seront tes nuits Ou que je souffrirai d’insomnie ​ J’aurai le temps de te regarder sourire Pour autant que l’histoire soit drĂŽle Que mes doigts te chatouillent quand je te frĂŽle J’aurai le temps de colorier tes souvenirs D’en faire des statues Ă  l’argile IndĂ©modables, indĂ©lĂ©biles ​ J’aurai le temps de te regarder Ă©crire Les dĂ©serts et ses mirages Sur des cahiers de 600 pages ​ J’aurai le temps de t’emmener sur les nuages Au seuil du vertige Suspendu au dernier Ă©tage ​ J’aurai le temps de te regarder rougir Quand le soleil embrasera ta peau Comme ma bouche embrasse ton dos ​ J’aurai le temps de te dire de revenir Quand depuis ton avion Tu survoleras mon donjon M’abandonnant comme une princesse Dans les griffes du dragon N’oublie pas mon adresse, rappelle-toi de mon nom ​ J’aurai le temps de te regarder fleurir Quand les pluies de saison Feront Ă©clore les bourgeons De chaque branche aux reflets verts De chaque bruit de tonnerre Si le coup de foudre est Ă©phĂ©mĂšre, il fait quand mĂȘme flamber la terre ​ J’aurai le temps de t’aimer Ă  l’infini Sans barriĂšre et sans peur Sans pansement pour le coeur Quand je porterai pour seul habit Tes soupirs de rĂȘveur Et qu’au beau milieu de nos nuits, nous bĂąillonnerons la pudeur © 2017 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen Le pire, c’est de naĂźtre femme dans un monde oĂč l’homme, MouillĂ© de chaud, demeure sexiste et macho EngluĂ© dans trente kilos de muscle artificiel DĂ©nonçant les dĂ©fauts des entrailles de maman parce que c’est une femelle, Et puis se faire brĂ»ler la peau par les rĂ©tines affĂ»tĂ©es De ces meutes de loups affamĂ©s Bavant sur les cadenas Ă  huit chiffres des soutiens gorges harnachĂ©s Aux dĂ©colletĂ©s plongeants des passantes Ă©lĂ©gantes mais fatiguĂ©es Non, le pire, c’est de naĂźtre Ă©tranger Dans un pays qui t’a vu grandir, dans un pays qui t’a vu ramer Qui se dit ĂȘtre ta maison, mais qui te cloue au bas de l’échelle en dĂ©clarant Dommage, vous auriez pu tout avoir, un job intĂ©ressant, une famille, des enfants, Vous auriez certainement pu vous Ă©panouir, jouer dans la cours des grands Malheureusement, les couleurs de votre passeport disent que vous faites Ramadan Et chez nous, on a de la place pour tout le monde hein, vraiment A condition qu’ils affichent sur leur visage la couleur du parmesan C’est horrible ça, c’est avoir une longueur de retard toute sa vie, pour une couleur de peau Etre dĂ©classĂ© par les regards humiliants de ces hommes politiques en une des journaux Et de se sentir trop nu Ă  cause d’un drapeau, Se sentir trop diffĂ©rent Ă  cause d’un accent Le pire, c’est de naĂźtre aveugle avec les yeux ouverts DĂ©posĂ© au pied d’un arc-en-ciel, celui qui rend la terre si belle, CondamnĂ© Ă  dessiner le bonheur avec une peinture imaginaire, Sans rouge, sans jaune, sans bleu, sans vert Ou alors, ce qui doit ĂȘtre pire encore, c’est de naĂźtre riche lĂ  oĂč il n’y a rien Ă  acheter OĂč l’amour est en libre-service sur chaque arbre fruitier Avoir un portefeuille ruisselant de billets verts Dans un monde oĂč la gratuitĂ© a englouti le quartier des affaires Etre blindĂ© de thune au point de devoir rĂ©flĂ©chir Ă  comment dĂ©penser ce qui ne coĂ»te rien Au point de ne plus te souvenir dans quelle foutue baraque tu as oubliĂ© tes gamins Au point de te payer du travail Ă  dĂ©faut de te payer des vacances Au point d’avoir louĂ© les trois quarts du Paradis pour toi et toute ta descendance Non, finalement, le pire du pire, ça doit ĂȘtre de naĂźtre gay De se faire montrer du doigt, de dĂ©frayer la chronique Parce que deux mecs en slip, ça fait toujours sourire, non ? C’est typique Et de s’entendre dire par les plus maladroits “Aimer quelqu’un du mĂȘme sexe, c’est n’aimer que soi, C’est Ă©goĂŻste, c’est malsain, ça devrait ĂȘtre interdit par la loi On devra leur expliquer nous, Ă  nos enfants, Ă  quoi ça ressemble la normalitĂ© Leur faire gober que faire crac-crac avec son Ă©quivalent, C’est juste une vilaine mode qui va finir par passer” Bah voilĂ , c’est ça le pire de naĂźtre entourĂ© par des gens qui te filent mal au bide, Qui te lacĂšrent l’existence de remarques putrides Etre intoxiquĂ© par des mollusques olympiques, fermĂ©s comme des huĂźtres hermĂ©tiques, Productrices de fausses perles en faux plastique Le pire, c’est d’ĂȘtre vouĂ© Ă  subir la frustration de cet humain pessimiste Celui qui dit Ă©voluer sur le droit chemin, mais qui en rĂ©alitĂ©, ne sait faire que du hors-piste Se retrouver parachutĂ© dans un remake bon marchĂ© de la PrĂ©histoire, A cette Ă©poque oĂč la peine Ă©tait de mort et oĂč les rĂšgles du jeu Ă©taient soit blanches, soit noires Le pire, c’est de se faire condamner par les jugements de ceux qui pensent avoir raison Subir les recommandations de ces inflexibles bourrĂ©s de principes Ă  la con Ceux qui te demandent ta confiance pour te la chĂ©rir, te l’embrasser, puis te l’acheter Et qui finissent par te la broyer d’un revers de reproche, Pour l’épingler Ă  leur tableau de chasse avec audace, Ă  grand coup de pioche Tout compte fait, le pire aujourd’hui, c’est de regarder ce que font les autres pour essayer d’exister C’est croire que parce que tu es diffĂ©rent, tu as moins de chance d’y arriver Et penser un truc comme ça, qui que l’on soit, c’est se tirer une balle dans le pied, C’est comme espĂ©rer gagner une course d’orientation, mais avec les yeux bandĂ©s Alors assume d’ĂȘtre autrement, Rigole quand les gens pleurent, chante quand les gens se taisent Embrasse quand les gens se frappent et dors quand les gens baisent DĂ©fends quand les gens attaquent, adore quand les gens dĂ©testent Reviens quand les gens partent et pars quand les gens restent Marche quand les gens courent, regarde quand les gens occultent Chuchote quand les gens crient et souris quand les gens t’insultent N’attends pas que demain redevienne hier, ni que l’automne devienne l’hiver Apprends Ă  lire l’heure Ă  l’instant prĂ©sent, mais surtout laisse le temps au temps MĂȘme au pied du sapin, ce n’est pas l’emballage qui fait le cadeau Et pour petit rappel, n’oublie jamais qu’un renard peut trĂšs bien plumer un corbeau ​© 2017 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen Comment tu t’appelles ? ParaĂźt que c’est toi ma cheffe directe et que j’vais grandir sous ton aile On n’a pas fini de se regarder, on n’a d’ailleurs pas commencĂ© Mais avant tout j’ai quelques questions Ă  te poser D’abord, pourquoi t’as souri en entendant mon premier cri ? Pourquoi tes yeux se ferment-ils quand tu m’écoutes respirer ? Pourquoi tes bras font-ils la taille de mon corps tout entier ? Pourquoi j’ai sur mes fesses un truc humide et rembourrĂ© ? Puis ces habits bariolĂ©s qui me boudinent comme un sumo On dirait un dindon ficelĂ© qui a fait de la rĂ©tention d’eau Un bonnet sur le crĂ©mol, mĂȘme quand c’est la canicule T’as peur que mon Ăąme elle s’envole pendant que mes bras gesticulent ? Et dis, c’est qui tous ces enfants assis autour de moi Qui n’osent s’exprimer qu’en levant le doigt AlignĂ©s comme des moutons devant un tableau noir Marignan, 14-18, je crois que c’est leçon d’histoire Et cette cloche qui hurle pour annoncer la fin des cours Qui me file la libertĂ© de recommencer Ă  rĂȘver LĂ©galement sans me planquer, les yeux rieurs, regard figĂ© Ballade sur un lion arc-en-ciel dans la tour de Babel Et puis c’est qui ce mec qui ressemble Ă  un savant fou Qui se dandine dans la classe comme un mannequin de Moscou Il nous dit que c’est l’oeuf qui a fait la poule en premier Et que le coq Ă©tait cocu, du coq Ă  l’ñne c’était vite vu Comment tu t’appelles ? ParaĂźt que c’est toi ma cheffe directe et que j’vais grandir sous ton aile On n’a pas fini de se regarder, on n’a d’ailleurs pas commencĂ© Mais avant tout j’ai quelques questions Ă  te poser C’est quoi ce dĂ©lire, mon corps qui s’est mis Ă  changer Tu m’avais dit que j’allais grandir mais pas au point de me transformer J’ai bien pigĂ© les rĂšgles du jeu, mais je prĂ©fĂšre pas y penser A vrai dire je riais plus quand je saignais du nez Alors c’est ça d’ĂȘtre adulte, c’est pouvoir donner la vie C’est faire des piles de factures qui pĂšsent aussi lourd que ton Ăąge C’est avoir le job idĂ©al, chef de la brigade coloriage Un clĂ©bard, une grosse baraque et des vacances aux Antilles C’est se battre pour Ă©voluer comme dans un jeu vidĂ©o Nager comme Picsou dans la boĂźte du Monopoly Regarder Philippe Risoli tourner la roue du “Juste Prix” Et se rĂ©veiller le matin pour peigner son poil dans la main C’est se lever chaque jour en Ă©coutant ses os craquer C’est se parquer prĂšs du but pour ne pas devoir trop marcher C’est s’assoir dans une gare pour regarder les trains se croiser C’est pleurer dans une Ă©glise et voir les coeurs se sĂ©parer C’est aimer pour la vie puis dĂ©tester Ă  la folie C’est rire du malheur des autres en se noyant dans son mal-ĂȘtre C’est parler pour ne rien dire mais ne pas savoir se taire C’est se vendre du paraĂźtre au prix du kilo de pommes-de-terre Salut, comment tu t’appelles ? ParaĂźt que c’est toi ma cheffe directe et que j’vais grader sous ton aile On n’a pas fini de se regarder, on n’a d’ailleurs pas commencĂ© Mais avant tout j’ai quelque chose Ă  t’avouer Tu sais, trĂšs honnĂȘtement, j’étais quand mĂȘme bien dans ton ventre Il manquait juste 10 centimĂštres pour que je puisse Ă©tendre les jambes Et un filet de lumiĂšre traversant une petite fenĂȘtre Que j’aurais pu installer moi entre ton coeur et ton urĂštre © 2016 – Escales Productions & Phanee de Pool Texte & musique Fanny Diercksen

LapensĂ©e et l’expression se consti­tuent donc simultanĂ©ment, lorsque notre acquis culturel se mobilise au service de cette loi inconnue, comme notre corps soudain se prĂȘte Ă  un geste nouveau dans l’acquisi­tion de l’habitude. La parole est un vĂ©ritable geste et elle contient son sens comme le geste contient le sien.
Chanson, Trop bon, bonne humeur 4 Mars 2018 RĂ©digĂ© par Goldman et publiĂ© depuis Overblog Comme un fil entre l'autre et l'unInvisible, il pose ses liensDans les mĂ©andres des inconscientsIl se promĂšne impunĂ©mentEt tout un peu trembleEt le reste s'Ă©teintJuste dans nos ventresUn noeud, une faimIl fait roi l'esclaveEt peut damner les saintsL'honnĂȘte ou le sageEt l'on n'y peut rienEt l'on rĂ©siste on bĂątit des mursDes bonheurs, photos bien rangĂ©esTerroriste, il fend les armures,Un instant tout est balayĂ©Tu rampes et tu guettesEt tu mendies des motsTu lis ses poĂštesAimes ses tableauxEt tu cherches Ă  la croiserT'as quinze ans soudainTout change de baseEt l'on n'y peut rienIl s'invite quand on ne l'attend pasQuand on y croit, il s'enfuit dĂ©jĂ FrĂšre qui un jour y goĂ»taJamais plus tu ne guĂ©rirasIl nous laisse videEt plus mort que vivantC'est lui qui dĂ©cideOn ne fait que semblantLui, choisit ses toursEt ses va et ses vientAinsi fait l'amourEt l'on n'y peut rien Partager cet article Pour ĂȘtre informĂ© des derniers articles, inscrivez vous
Parolede chanson Et l'on n'y peut rien Comme un fil entre l'autre et l'un Invisible, il pose ses liens Dans les mĂ©andres des inconscients Il se promĂšne impunĂ©ment Et tout un peu tremble Et le reste s'Ă©teint Juste dans nos ventres Un nƓud, une faim Il fait roi l'esclave Et peut damner les saints L'honnĂȘte ou le sage Et l'on n'y peut rien Et l'on rĂ©siste on bĂątit des murs Des bonheurs Les porteurs de paroles on vous en a parlĂ© rapidement Ă  l’occasion de l’AG Ă  Bordeaux pendant la FĂȘte des possibles » et aujourd’hui on y revient plus en dĂ©tail pour vous expliquer ce que c’est un porteur de paroles. Le porteur de paroles qu’est-ce que c’est ? Le Porteur de paroles est une exposition de propos rapportĂ©s on affiche une question dans la rue et on discute avec ceux qui souhaitent y rĂ©pondre. Puis on garde de ces Ă©changes une ou plusieurs phrases qu’on Ă©crit sur des panneaux. Ces panneaux sont ensuite affichĂ©s Ă  leur tour. La question posĂ©e se situe au centre et les rĂ©ponses des passants sont disposĂ©es en soleil. On peut comparer le porteur de paroles Ă  un forum Internet debout dont le mĂ©diateur serait l’enquĂȘteur. Pour avoir une vue plus dĂ©taillĂ©e de ce concept vous pouvez allez sur Youtube oĂč il y a 3 tutoriels sur les Porteurs de paroles Le procĂ©dĂ© est simple Ă  comprendre et se rapproche des forums Internet oĂč, rĂ©pondant Ă  une question postĂ©e, les internautes Ă©crivent leurs commentaires. Plus il y a de rĂ©ponses et d’avis affichĂ©s, plus il y a de choses Ă  lire et
 plus il y a de gens qui lisent. Ce dispositif permet aussi de profiter des avantages qui caractĂ©risent l’espace numĂ©rique et les espaces publics des grandes villes, Ă  savoir l’anonymat et la libertĂ© de choix. Ainsi, que ce soit dans un Porteur de paroles ou sur Internet, on peut s’arrĂȘter, lire et ne rien dire ; on peut Ă©galement choisir de s’exprimer. MalgrĂ© la rĂ©serve naturelle et la mĂ©fiance qu’ont souvent les inconnus entre eux, il devient alors facile d’entrer en contact avec le plus grand nombre de passants. Mais Ă  quoi ça sert ? Ce dispositif permet de rendre collectif une question souvent renvoyĂ©e Ă  l’individu seul Ă  travers une diversitĂ© de regards et de tĂ©moignages autour d’un thĂšme qui fait sociĂ©tĂ©. Le Porteur de paroles prend contacte avec la sociĂ©tĂ© dans la rue, lĂ  oĂč on rencontre des personnes qu’on ne rencontrerait pas forcĂ©ment au quotidien ou dans des structures. La rue permet un mĂ©lange de cultures et d’expĂ©riences. Vous avez envie de le faire chez vous ? MatiĂšres Prises vous propose des exemples sur cinq thĂšmes diffĂ©rents afin que vous ayez des panneaux de tĂ©moignages pour commencer votre porteur de paroles. Car comme vous avez pu le voir dans les tutoriels, il ne suffit pas d’avoir la question placĂ©e au centre, mais aussi quelques panneaux de tĂ©moignages qui l’encadre. Ces quelques exemples vous permettront d’avoir des panneaux de dĂ©part pour faire rĂ©agir les passants. Les cinq thĂ©matiques 1 les relations hommes/femmes ; 2Ă  quoi ĂȘtes-vous accro ?; 3la transmission des parents, 4ĂȘtre jeune aujourd’hui ; 5est-ce que vous faites des choses pour les autres ? Elles sont tĂ©lĂ©chargeables ici en version pdf Vous souhaitez en savoir plus ? – Trois tutoriels sont disponibles sur Youtube pour vous expliquer plus en dĂ©tails les diffĂ©rentes dĂ©marches du porteur de Paroles – Ce document vous en apprendra plus comment travailler dans un espace public et celui-ci vous prĂ©sentera un exemple prĂ©cis de porteur de paroles. -Vous souhaitez rĂ©aliser un porteur de paroles, ce document vous donnera des repĂšres pour l’animateur enquĂȘteur. -L’interview de JĂ©rĂŽme Guillet, porteur de paroles, Ă  l’occasion de l’AG de Bordeaux, vous permettra d’en savoir plus sur le porteur de paroles et des exemples concret de mise en place de ce systĂšme. Quel'on n'y peut rien MĂȘme Paris CrĂšve d'ennui Toutes ses rues Me tuent Et maintenant Que vais-je faire Je vais en rire Pour ne plus pleurer Je vais brĂ»ler Des nuits entiĂšres Au matin Je te haĂŻrai Et puis un soir Dans mon miroir Je verrai bien La fin du chemin Pas une fleur Et pas de pleurs Au moment de L'adieu Je n'ai vraiment Plus rien Ă  faire Je n'ai vraiment Plus rien.
Jean-Jacques GoldmanComme un fil entre l'autre et l'unInvisible, il pose ses liensDans les mĂ©andres des inconscientsIl se promĂšne impunĂ©mentEt tout un peu trembleEt le reste s'Ă©teintJuste dans nos ventresUn nƓud, une faimIl fait roi l'esclaveEt peut damner les saintsL'honnĂȘte ou le sageEt l'on n'y peut rienEt l'on rĂ©siste on bĂątit des mursDes bonheurs, photos bien rangĂ©esTerroriste, il fend les armures,Un instant tout est balayĂ©Tu rampes et tu guettesEt tu mendies des motsTu lis ses poĂštesAimes ses tableauxEt tu cherches Ă  la croiserT'as quinze ans soudainTout change de baseEt l'on n'y peut rienIl s'invite quand on ne l'attend pasQuand on y croit, il s'enfuit dĂ©jĂ FrĂšre qui un jour y goĂ»taJamais plus tu ne guĂ©rirasIl nous laisse videEt plus mort que vivantC'est lui qui dĂ©cideOn ne fait que semblantLui, choisit ses toursEt ses va et ses vientAinsi fait l'amourEt l'on n'y peut rienCompositor Paroles et Musique Jean-Jacques Goldman 2001 "Chansons pour les pieds" © JRG - Columbia / Sony MusicOuça estaçÔes relacionadas a Jean-Jacques Goldman no
Etl'on y peut rien Il s'invite quand on ne l'attend pas Quand on y croit, il s'enfuit déjà FrÚre qui un jour y goûta Jamais plus tu ne guériras Il nous laisse vide Et plus mort que vivant C'est lui qui décide On ne fait que semblant Lui, choisit ses tours Et ses va et ses vient Ainsi fait l'amour Et l'on n'y peut rien rjazA.
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